Chapitre2-L’évolutioncommegrilledelecturedumonde1.IntroductionDanscechapitrenousallonsétudierquelquesaspectsdel’évolutionquipeuventnousinterrogeretquipeuventêtreinstrumentaliséspardesadversairesdelathéoriedel’évolution.Ainsiilpeutsemblerdifficiled’expliquerqu’unestructureanatomiquecomplexecommel’œilhumainsoitleproduitdephénomènesévolutifsenpartiealéatoires.Demêmelaprésencedeparticularitésanatomiqueshumainessurprenantesàpremièrevuedupointdevueévolutifposeproblème.Lacompréhensiondesphénomènesévolutifsaégalementdesapplicationsconcrètescommelacompréhensiondel’acquisitiondel'antibiorésistance, celle de la domestication des animaux et des végétaux.
2. Évolution et apparition d’une structure complexe : l’œil des vertébrés
Les yeux des animaux sont les organes de la vision. Ils ont pour fonction de capter une information lumineuse qui est traitée par le système nerveux pour aboutir à une représentation de notre environnement permettant une réponse comportementale adaptée à la situation. Les yeux sont le produit d’une histoire évolutive.
Les photorécepteurs sont des cellules nerveuses de la rétine sensibles à la lumière. Chez les vertébrés, les fibres nerveuses sont interposées entre les photorécepteurs et la source de lumière, ce qui n'estpaslecaschezlescéphalopodes.Ledépartdunerfoptiquedansl'œil des vertébrés engendre une tache aveugle, zone sans photorécepteurs.
L’étude comparative des parties de l’œil chez les animaux des principales lignées, combinée à l’étude détaillée de leur développement embryonnaire permet de reconstituer les principaux moments de son évolution. Depuis 600 millions d’années, l’œil a évolué d’un simple capteur de lumière pour devenir l’un des organes les plus perfectionnés que nous connaissons aujourd’hui. Pendant l’explosion du Cambrien, entre –541 à –530 millions d’années, deux types d’yeux sont apparus : l’œil à facettes ou œil composé et l’œil de type caméra.
L’œil composé est celui des arthropodes (insectes, araignées, crustacés).
L’œil caméra est présent chez les céphalopodes (calmar, poulpe) et chez les vertébrés (des poissons aux primates)
Evolution : œil et adaptation
Evolution de l’œil
Un œil fonctionnel très simple apporte un avantage sélectif et fonctionne sur le principe d'unecellulephotoréceptriceaccompagnéed'une cellule pigmentée.
Des yeux plus complexes et tous fonctionnels peuvent se développer par une
série de petits changements anatomiques au cours de l’évolution, et subsister
par sélection naturelle.
Des yeux complexes sont apparus dans différents groupes d'animauxéloignés.Parexemple,l'œil des vertèbres et de certains mollusques est très élaboré : il possède des lentilles permettant l’accommodation, un iris qui module la quantité de lumière arrivant dans l'œil,etc.Desyeuxtrèsdifférentsexistent:rétineinverse (humains)ourétinedirecte (pieuvre);lentillesimpleoudouble;interventiondegènesdedéveloppementdifférents,etc.Lehasarddesvariationsretenuesaucoursdel’évolutionpermettantlamiseenplacedesyeuxdansdifférentsgroupesestunexemplede«bricolageévolutif».3.Evolutionetétrangetésdel’anatomiehumaineDestétonschezl’homme,unnerflaryngéauparcourspeulogique,desdentsdesagesseenvoiededisparition,unbassinfémininpeuadaptéàlatailledelatêtedubébéautandecuriositésanatomiquesdansl’espècehumainequiinterrogent.L’organisationdenosorganesnepeutpasuniquementsecomprendresousl'angle de la sélection naturelle adaptative : des contraintes évolutives (historiques, phylogénétiques) fortes pèsent sur leur mise en place (trajet de la crosse aortique dérivé d'unarcbranchial)ouexpliquentleurorigine (difficultésobstétriquesàl’accouchementchezlafemme).Àlalumièredemécanismesévolutifs,oncomprendalorslemaintiendecertainsorganes (contraintededéveloppementpourletétonmasculin)ouleurrégression (dentsdesagesse?).Contrairementàuneidéereçue,l'anatomie humaine n'estpasparfaite,c'est le produit d'unehistoireévolutivecomplexeetsansobjectifpréétabli.4.MécanismesévolutifsetenjeuxdesantépubliqueL’étudedesprocessusévolutifspermetdecomprendredesphénomènesbiologiquesayantuneimportancemédicaletelsquel’augmentationdelarésistancebactérienneauxantibiotiques.Uneutilisationaccruedestraitementsantibiotiquesdansdifférentsdomaines (santépublique,agronomie,vétérinaire)conduitàuneaugmentationdelafréquencedesformesrésistantesauxantibiotiquesdanslespopulationsdebactéries.Lemécanismeévolutifmisenjeuestlasélectionnaturelle.Ilestdoncnécessaired’adopterdesstratégiesprophylactiques (prévention)quiprennentencomptelerisquederésistanceassociéàl'utilisation des vaccins et des antibiotiques afin de préserver leur efficacité.
5. Pratiques agricoles et impacts sur l'évolutiondelabiodiversitéDepuislarévolutionagricole,certainespratiquesontétéprivilégiéesafind'augmenter la production ainsi que les rendements mais non sans impact sur la biodiversité :
L'utilisationmassivedeproduitsphytosanitairestelsquelesinsecticidesfavorisedesespècesrésistantesàcesproduitsparsélectionnaturelle.Ladomesticationd'une espèce (espèce sauvage → cultivée ou élevée) entraîne une perte de sa diversité génétique, ce qui est un risque pour l’évolution de la biodiversité.
La monoculture appauvrit les sols et entraîne une diminution de la biodiversité.
Chapitre 3 - L’évolution de l’homme
1. Introduction
L’espèce humaine est une espèce parmi d’autres qui a subi des processus évolutifs et fait partie du groupe des primates.
2. Définitions
Phylogénie : Etude des relations de parenté entre êtres vivants.
Caractère morpho-anatomique : attribut relatif à la forme et à la structure d’un être vivant.
Hominidés (grands singes) : famille de grands primates à l’allure humaine possédant notamment un coccyx à la place de la queue et un sinus frontal. Ce groupe comprend l’être humain, des espèces fossiles et certains grands singes comme le gorille et le chimpanzé.
3. Phylogénie et relations de parentés chez les primates
Il est possible d’identifier les relations de parenté entre les êtres vivants en utilisant les techniques de la phylogénie qui font appel à l’étude de caractères anatomiques et moléculaires. Ces relations peuvent être présentées sous forme d’un arbre phylogénétique.
La phylogénie est l’étude des relations de parenté entre êtres vivants. Les humains possèdent des mains avec des pouces opposables et des ongles plats, ce qui les classe en phylogénie, parmi les primates. Au sein des primates, ils partagent de nombreux caractères morpho-anatomiques avec d'autresgrandssinges (orangs-outans,gorilles,chimpanzés),dontl'absence de queue. Cet ensemble forme le groupe des hominidés.
Enfin, les humains possèdent le plus de similitudes, en particulier au niveau génétique, avec les chimpanzés : ce sont ainsi leurs plus proches parents actuels, avec qui ils partagent leur ancêtre commun le plus récent.
4. Histoire évolutive menant à l’Homme moderne
La lignée humaine ou groupe des Homininés est formé de l’espèce humaine (Homo sapiens) et des espèces fossiles plus proches de notre espèce que celles appartenant au groupe des chimpanzés. Nous allons identifier les états de caractères permettant de positionner une espèce fossile au sein de la lignée humaine, au sein du genre Homo, et au sein de l’espèce Homo sapiens.
a) Apparition de la lignée humaine
La paléoanthropologie révèle que la lignée humaine émerge au sein des primates africains lorsque certaines espèces deviennent de plus en plus bipèdes, probablement sous l'influenced'un changement des conditions environnementales.
La séparation avec la lignée des chimpanzés est estimée à plus de 8 millions d'années.Plusieursgenresvontensuitecoexister,notammentAustralopithecusetHomo,montrantuneévolutionbuissonnantedelalignéehumaine.b)EvolutiondugenreHomoLaplusancienneespècefossileconnueactuellementassociéeaugenreHomoestapparueenAfriqueilyaplusde2,8millionsd’années.Cegenreaensuiteévolué́demanièrebuissonnanteendenombreusesespèces.L’espècehumaineactuelle,seulesurvivantedugenreHomo,s’estprogressivementrépartiesurtoutelaplanète.Apartirdel’étudededonnéesanatomiquesnousallonsessayerdedécouvrircommentontévolué́lescaractèresauseindugenreHomoaucoursdutemps?Bourreletsus-orbitaire:saillieosseuseprésentechezcertainesespècesdugenreHomoauniveaudessourcils,au-dessusdesorbites.GenreHomo:ensembled’espècesdelalignéehumainefortementapparentéesàHomosapiens.Ladéfinitionprécisedecegrouperestediscutée.Mandibuleparabolique:mâchoireprésentantdesdentsalignéesenformede«V».Prognathisme:positionavancéedelamâchoire=anglefacialfaible (voirdocciaprès)Trouoccipital:trousituésouslecrâneetdanslequels’insèrelapremièrevertèbre.LaplusancienneespècefossileconnueactuellementassociéeaugenreHomoestapparueenAfriqueilyaplusde2,8millionsd’années.Apartirde2millionsd'années, le genre Homo se diversifie en plusieurs espèces qui vont progressivement coloniser le Moyen-Orient, l'Asie,l'Europe, puis le reste du monde. Au fur et à mesure de l’augmentation de leurs capacités cognitives, les espèces humaines développent des compétences de plus en plus complexes.
Certains caractères sont ainsi transmis de manière non génétique : le langage, la production d'outils,lespratiquesalimentairesetlemicrobiote.HomosapiensapparaîtenAfriqueilyaplusde300000ansetvaprogressivementcoloniserlemondeentier,encohabitantparfoisetmêmeens'hybridant avec d'autresespècescommelesnéandertaliensouleshommesdeDénisova.Depuisl'extinction de ces derniers, il y a près de 30 000 ans, les humains modernes sont les seuls représentants de la lignée humaine.
La compréhension de l'histoireévolutivedelalignéehumainereposeprincipalementsurl'étude des fossiles (crânes, mandibules et autres os) mais leur identification est très délicate et souvent discutable. En effet, les fossiles sont assez rares, très partiels, souvent en mauvais état, et les critères d'identification (ex:prognathisme,bourreletsus-orbitaire)dechaqueespècesontparfoisimparfaitementdéfinis.DepuisledébutduXXIèmesiècle,lestechniquesdegénétiquemoléculairepermettentd'apporter un éclairage nouveau sur les relations entre les dernières espèces humaines ayant existé, en analysant de l'ADNfossileetenlecomparantàceluideshumainsactuels.Lespopulationshumainesactuellessontextrêmementprochesd'un point de vue génétique, mais présentent une très grande diversité de cultures. La langue, l'utilisationd'outils et les habitudes alimentaires sont des traits culturels acquis par l'apprentissage.Leshabitudesalimentairesdiversifientmêmelesêtreshumainsjusqu'à leur microbiote, qui dépend notamment de l'alimentation.
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