Chapitre 1 – Agents pathogènes et maladies vectorielles Quelle est l’origine des maladies infectieuses humaines ? I – La diversité des micro-organismes Il existe une grande diversité des micro-organismes colonisant notre organisme : - les virus, qui ne sont pas considérés comme des êtres vivants, mesurent en général entre 10 et 100 nm. Ne possédant pas de structure cellulaire, ils sont incapables de se multiplier seuls et pour ce faire, vont détourner la machinerie cellulaire à leur profit. Ce sont donc obligatoirement des parasites intracellulaires. - les bactéries, cellules procaryotes (dépourvues de noyau), mesurant de 1 à 10 μm, peuvent être soit intra soit extracellulaires. Celles-ci se multiplient par division cellulaire et présentent donc une courbe de croissance exponentielle de leur population. - les champignons, organismes eucaryotes (possédant un noyau), soit uni-soit pluricellulaires, ont une taille qui varie de 10 μm pour les levures à plusieurs centimètres pour les champignons filamenteux. Ils peuvent être soit intra- soit extracellulaires. - les organismes animaux eucaryotes, qui peuvent être soit unicellulaires comme les amibes mesurant 1 à 5 μm, soit pluricellulaires comme des insectes (par exemple le poux). Ces organismes, en raison de leur taille sont forcément extracellulaires. II – Des agents pathogènes Parmi les microorganismes, on distingue des agents pathogènes qui vivent aux dépens d’un autre organisme, appelé hôte (devenu leur milieu biologique), tout en lui portant préjudice (les symptômes). Si ces agents sont pathogènes, c’est qu’ils ne vivent habituellement pas dans notre organisme. Nous allons les trouver dans ce que l’on nomme des réservoirs (entités assurant la conservation d’un agent pathogène biologique et sa fourniture au sujet réceptif). Les réservoirs peuvent être un milieu ambiant (sol, eau) ou bien un milieu biologique (humain malade de manière chronique ou animale malade ou porteur sain). III - Différents modes de transmission La propagation de la maladie se fait par changement d’hôte. Selon le type d’agent pathogène, on distingue : - la transmission directe : elle se fait directement d’un organisme à l’autre, sans intermédiaire (ex : VIH, à l’origine du SIDA). Cette transmission se fait entre individus en contact direct, ou bien passe par le milieu (air, eau) - la transmission vectorielle : elle se fait par l’intermédiaire d’un ou plusieurs organismes d’une autre espèce, nommés vecteurs, qui assurent la multiplication ou la maturation de l’agent pathogène (par exemple Plasmodium à l’origine du paludisme). Le cycle de vie des agents pathogènes peut inclure un ou plusieurs hôtes. Le changement climatique peut étendre la zone à risque de certaines maladies. Par exemple, le territoire du moustique anophèle, vecteur du paludisme, s’étend à de nouvelles zones plus chaudes. Le changement climatique peut étendre la transmission de certains pathogènes en dehors de leurs zones historiques. IV – Des moyens de lutte On appelle prophylaxie l’ensemble des méthodes qui visent à protéger un individu ou des populations contre la propagation d’un agent pathogène. Dans un premier temps, elle vise à prévenir l’apparition de l’agent au sein d’une population. Pour ce faire, il est nécessaire d’étudier à la fois l’hôte, le vecteur et l’agent : la connaissance de la propagation du pathogène (voire, s’il y en a un, du vecteur) permet d’envisager les luttes individuelles et collectives. Dans un deuxième temps, la prophylaxie consiste à limiter la propagation de l’agent. Les comportements individuels et collectifs permettent de limiter la propagation (gestes de protection, mesures d’hygiène, vaccination, etc.). Les moyens utilisés dépendent très nettement du niveau de richesse du pays concerné. Différentes stratégies de lutte : - Traitements curatifs --> Mesures prophylactiques - Vaccination - Protection - Hygiène - Prévention V - La prévalence L’étude d’un agent pathogène inclut la mesure de l’état de santé d’une population appelée prévalence (nombre de cas à un instant t en un lieu donné). Si la prévalence est locale et que le nombre de cas est stable au cours des années, on parle d’endémie, si le nombre de cas augmente sur un territoire donné, on parlera d’épidémie, si l’épidémie s’étend aux territoires voisins et finit par toucher le monde entier, on pale de pandémie.