# Type your text here B2) contrainte de crédit et inégalités • Une économie est composée de 90 fermiers qui empruntent auprès de 10 prêteurs et utilisent les fonds pour financer la plantation et l’entretien de leurs cultures. • La récolte (en moyenne) est vendue à un montant plus élevé que le prêt du fermier, de telle sorte que, pour chaque euro emprunté et investi, le fermier gagne un revenu de 1 + Π, où Π est appelé le taux de profit. • Après la récolte, les fermiers remboursent leurs prêts avec un intérêt, à un taux i. • Nous simplifions l’analyse en admettant que tous les prêts sont remboursés et que tous les prêteurs prêtent la même quantité aux fermiers au même taux d’intérêt. • Puisque chaque euro investi produit une recette totale de 1 + Π, chaque fermier touche un revenu (la recette totale moins les coûts) de Π. • Mais ce revenu est divisé • entre le prêteur, qui reçoit un revenu i pour chaque euro prêté, • et l’emprunteur qui reçoit le reste, c’est-à-dire Π - i. • Ainsi, • le prêteur reçoit une part de i/Π de la production totale, • et l’emprunteur reçoit une part de 1 − (i/Π). • Donc,sii=0,10etΠ=0,15,alors • la part des prêteurs dans le revenu total est de 2/3 • et celle des emprunteurs est de 1/3. Le nouveau coefficient de Gini est 0,70, traduisant une hausse des inégalités suite à l’exclusion des pauvres du marché du crédit. • Cet exemple révèle qu’une cause des inégalités dans une économie résulte du fait que certaines personnes ( comme Marco) sont dans une position de s’enrichir en prêtant à d’autres, tout comme d’autres sont en mesure de s’enrichir en employant d’autres personnes. • Marco ne fait probablement pas partie des personnages les plus appréciés dans l’économie. • Pour des raisons similaires, les banques ne sont pas les institutions les plus populaires, ni celles qui inspirent la plus grande confiance. On dit parfois que les gens riches prêtent à des conditions qui les rendent riches, alors que les gens pauvres empruntent à des conditions qui les rendent pauvres. • Notre exemple concernant Julia et Marco montre clairement que le point de vue que l’on a sur le taux d’intérêt (un coût pour Julia et une source de revenu pour Marco) dépend de sa propre richesse. • Les personnes peu aisées subissent des contraintes de crédit, ce qui limite leur capacité à profiter des opportunités d’investissement qui sont offertes à ceux détenant plus d’actifs. • Il est également vrai que, lorsqu’il détermine le taux d’intérêt auquel une personne va emprunter, le prêteur a souvent un pouvoir de négociation supérieur, et peut ainsi fixer un taux lui permettant d’empocher la majeure partie des gains mutuels résultant de la transaction. • Les banques, le crédit et la monnaie sont essentiels au fonctionnement d’une économie moderne – y compris aux opportunités économiques des plus démunis – parce qu’ils offrent des opportunités de gains mutuels qui existent lorsque des personnes peuvent tirer profit d’un transfert de leur pouvoir d’achat d’une période vers une autre, soit en empruntant (c’est-à-dire en le déplaçant vers le présent), soit en prêtant ( l’inverse).